mardi 14 février 2012

Le coup de la panne

 

Prescriptum: Les photos précédentes ont été ajouté ! Youhou! On espère qu'on aura le temps de mettre les photos dans ce post au passage.

Nous disions donc, nous nous sommes réveillés dans le camping aux abords d’Eden en catastrophe, à quelque 6h30 du matin. Il pleuvait averse et l’endroit commençait à ressembler de plus en plus à un marécage de Louisiane. Sans compter le toit de la voiture qui s’est mis à gouter sur le siège passager par on ne sait quelle fuite…

Bref, après un réveil en fanfare aux aurores, on plie rapidement bagages pour aller voir les horaires d’ouverture du musée local. Fred avait vraiment envie d’aller y jeter un œil, parce que le sujet est plutôt cocasse : Il rend hommage à Old Tom, l’orque Tueur. Aguichant non ? Cet orque, selon la légende, aurait été dans les années 20 à la tête d’un gang d’orques sanguinaires (ok dit comme ça, ça a l’air complètement débile). Il avait compris qu’en rabattant avec ses comparses les baleines isolées vers le port de pêche, et en facilitant leur prise par les pécheurs, il se verrait récompensé par la tête et la langue des animaux vaincus. Et normalement dans le musée, on peut voir la carcasse de ce fameux Tom. Manque de bol, on débarque à 7h devant et les portes ne s’ouvrent qu’à 9h15. Que faire ? Attendre sous une pluie battante l’ouverture ou prendre la route, et laisser derrière nous Tom ? C’est ce second choix qu’on fait, tellement dégoutés de ne rien pouvoir visiter à cause du temps merdique.

On reprend la Princes Highway en direction du Sud, et on quitte l’état du New South Wales pour entrer en Victoria. La route est chouette, vallonnée et les paysages changent sans arrêt. C’est grisant, s’il n’y avait pas cette maudite pluie qui nous cloue à l’intérieur de la voiture. On prend quand même le temps de faire un détour par le village de pécheurs de Mallacoota pour prendre un petit dej’ au bord de la mer. On finit nos pancakes en profitant d’une éclaircie, et on se fait pote avec Kevin, un oiseau dont la race nous échappe et qui n’hésite pas à se pointer  fouiller dans nos affaires et nous suivre lorsque nous faisons la vaisselle. Pas craintif pour un sou, il se laisse caresser pendant qu’il sirote l’eau ayant servie à rincer nos assiettes. A la cool le Kevin. La pluie revient et on doit décoller à nouveau. C’est rageant.
On continue notre route jusque Lakes Entrance, une station balnéaire très prisée des Australiens. Surprenant, c’est le soleil dans un grand ciel bleu qui nous y accueille dans un premier temps. On se dit qu’on ira à la plage après avoir mis à jour le blog, quand le soleil tapera moins. Manque de bol, en deux heures, le ciel se couvre et on quitte la ville sous un orage sans avoir eu le temps de vraiment profiter… Bloody rain ! Bloody summer ! Bloody country !
On a quand même profité de l’arrêt pour appeler un numéro gratuit afin de chercher du boulot, et on a regardé quelques annonces sur internet. Il faut se rendre au Nord de Melbourne, à Sheparton, pour trouver un boulot.
On bifurque alors vers le Nord, en direction du High Country, région montagneuse accueillant des stations de ski en hiver, et passage obligé pour nous rendre dans le Nord. Les paysages changent encore une fois radicalement. Les collines et les montagnes portent encore les stigmates des énormes incendies ayant ravagés la région en 2006. Les arbres sont brulés à perte de vue, et la verdure peine à reprendre sa place. C’est beau, mais la route uniquement constituée de lacets et les roches tombées sur le macadam incitent à la prudence. On arrive alors à Swift  Creek, où on a repéré un camping payant mais annoncé à moins de 20 dollars par notre guide. On s’arrête, et c’est un joli endroit au bord de la rivière Tomba qu’on découvre. Un repas à base de poulet au beurre de cacahuète, un petit film sur l’ordinateur (Et oui, on profite d’avoir du courant) et nous voilà parti dans les bras de Morphée.
Lendemain matin, on se réveille tranquillement sous un chouette soleil. Les fourmis énormes ont envahis l’emplacement et on déjeune les pieds en l’air pour éviter de se faire piquer (ou devrait on dire mordre vu comme on les sent s’accrocher à la peau). Anne-Cath a quand même été pas mal attaqué la veille et son pied est tout rouge et plein de piqures.
On plie bagages et on reprend la route en direction du Nord, en montant toujours plus dans les hauteurs. Le temps se couvre de plus en plus et la halte dans la ville d’Omeo s’avère impossible vu l’averse de grêles qu’on se prend sur le coin du nez. On se demande quand cette poisse va arrêter de nous coller. A chaque fois qu’on roule le temps est correct, mais dès qu’on met le pied en dehors de la voiture c’est l’apocalypse. Les montagnes sont sinueuses, on monte les pentes en lacets qui mènent vers les stations de sports d’hiver préférées des Australiens.  On arrive ainsi à Dinner Plain, à 1800 et quelques mètres d’altitude. Il s’agit d’une petite station construite dans les années 80 sur un modèle architectural High-Country, proche des anciens élevages de bétails et faite avec du bois, des pierres et du fer forgé de la région. C’est mignon mais il n’y a pas un chat donc on ne s’attardera pas plus longtemps.

On continue notre périple en redescendant les montagnes vers Bright, petite ville au pied du Alpine National Park. On se pose pour manger dans un parc du centre ville où la rivière a été aménagée en espace aquatique, avec toboggan, piscines pour enfant et tout le nécessaire pour se changer et se laver dans des bâtiments à proximité. C’est assez marrant de voir ça en pleine ville et on regrette que le temps pourri (encore lui) nous empêche de nous baigner nous aussi.

Prochaine halte, l’ancienne ville minière de Beechworth. Le coin est réputé pour avoir été le théâtre de la ruée vers l’or dans les années 1800 et au début du 20e siècle. Beechworth est l’une de ces villes qui a su conserver le charme architectural de cette époque. Pas de pluie, donc on visite, et on fait une halte dans une célèbre pâtisserie. Anne Cath découvre les éclairs au chocolat locaux et Fred le gâteau de carotte.
La prochaine étape aurait du être Wangaratta, à une 20aine de borne de Beechworth, mais à une dizaine de kilomètres de la destination, arrêté à un stop, Elvis décide de nous lâcher… Impossible d’avancer, les vitesses ne passent plus, si ce n’est la marche arrière. Et rejoindre Wangaratta uniquement en mode reverse est certes réalisable, mais sans doute un peu dangereux.

On demande aux gens du coin s’ils connaissent un garage ou alors s’ils peuvent nous donner un numéro pour appeler une dépanneuse. On nous indique une maison où vit un mécano. On s’y fait déposer par un Australien s’étant arrêté pour demander si tout allé bien. Arrivés dans la cours de la maison, on se dirige vers un petit hangar dans lequel on découvre deux types passablement éméchés et une femme d’une soixantaine d’années. Au début méfiants, ils vont simplement nous accompagner à la voiture, sans quitter leur bière, pour annoncer le verdict : La boite auto est flinguée à cause de notre périple dans les montagnes, et son état à l’achat du véhicule ne devait pas être très bon. On tracte le véhicule jusque chez le mécano en attendant de voir quoi faire.

On fait les présentations. Blacky et Sue vivent dans cette maison, et Neil, le moustachu et meilleur pote de Blacky, est leur voisin. Ces trois compères passent leurs soirées dans l’abri servant de garage à picoler des bières jusqu’à finir ivres morts. Enfin, uniquement les hommes, car si Fred aura eu droit à une bière pour se rafraichir, Blacky n’aura rien proposé à Anne Cath. Ils nous ont tout de même proposé de dormir dans la voiture garée dans la cours et ont fait des pieds et des mains pour trouver une pièce pour la voiture à moindre cout. Ainsi, lundi, Elvis serait à nouveau sur pied.

On n’était vraiment pas à l’aise au début parce que d’une part, l’accent des gars du coin est incompréhensible, et d’autre part parce qu’ils nous ont bien chambrés tout au long de la première soirée. Et au fur et à mesure, on s’est rendu compte que cette apparence bourrue était en réalité une carapace, et Blacky s’est tout doucement montré de plus en plus sympa, nous filant des conseils sur la voiture, des petits cadeaux et des mots sympas autres que « Fuck, Shit et Bloody ».
Sue, la femme de Blacky, a fait tout pour qu’on se sente à l’aise chez eux : Elle nous a proposé de prendre une douche, de faire des lessives, elle nous a fait visiter le coin… D’ailleurs, elle travaille dans un vignoble et nous y a emmené pour une dégustation, et nous a offert deux bouteilles de super bon vin. On a aussi pu aller sur les terres de ses grands parents, qui possédaient un énorme vignoble.

Elle nous a raconté l’histoire de Ned Kelly, véritable figure emblématique de la région. Ce voleur et bandit de grand chemin s’était fabriqué une armure de métal à l’épreuve des balles, et a été capturé à seulement quelques kilomètres de la maison de nos hôtes. C’est devenu l’attraction numéro un du coin. (Un film avec Mick Jagger raconte d’ailleurs l’histoire de ce bonhomme)

Finalement, on est resté quatre jours chez Blacky et Sue, et on garde ces moments comme une excellente expérience qui fait partie intégrante de l’aventure qu’on est en train de vivre ici en Australie.
Elvis est désormais prêt à rouler, et nous plus impatients que jamais de reprendre la route. On file directement vers Shepparton pour trouver du boulot et remplir un peu le compte en banque.

10 commentaires:

  1. Nardine les aventures ! Ça rigole pas. Vous êtes pas des rigolos qui rigolez vous ! Ça à l'air de défoncer ça race comme périple, hormis le temps de brin, qui doit être juste là pour vous acclimater gentiment. "Anne-Cath a quand même été pas mal attaqué la veille et son pied est tout rouge et plein de piqures." Hahaha, l'histoire se répète. En tout cas prenez soin de vous les loulous, vous faites pas de bobos ;)

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    1. Et oui, l'histoire n'est qu'une grande boucle de douleur :)
      Merci de ton petit message ça nous fait plaisir !

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  2. PS: la carte n'est pas mise à jour !

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  3. Carrot cake !!
    Sinon, plus récemment, il y a un autre film sur Ned Kelly avec feu Heath Ledger (lui-même australien), Orlando Bloom, Naomi Watts (australienne aussi), et d'autres. Sympatoche.
    Merci pour le récit de vos aventures, on suit ça avec passion ! Portez-vous bien, des bisous !

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  4. C'est toujours un plaisir de vous lire, il y a toujours plein de rebondissements! Prenez soin de vous.
    Gros Bisous
    Mathilde & Romain

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    1. Hello les loulous.
      Merci pour le message ça fait toujours plaisir de savoir qu'on est pas tout seuls :D
      On prendra soin de nous et faites de même !
      Des bizoux !

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  5. Je peux vous dire qu'en lisant avec les musiques de votre playliste c'est génial !!

    Bon elvis fait des siennes le bougre mais c'est vrai que boite auto ca peut vite choffer ds la montagne :s le principale c'est que ca soit réparé !! en plus sans cette péripétie vous n'auriez jamais rencontré ces charmant hotes !!

    profitez un max !! en espérant que le tps s'améliore !!

    gros bibi

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    1. Le temps est vraiment meilleur ici, il fait chaud, très chaud. Mais la situation s'arrange pas vraiment, on cherche du taf à mort.
      Bizoux.

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  6. Une boite auto, ou le prix de jolies rencontre... Géant!
    Bon courage pour la recherche d'emploi.
    Bisous

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