samedi 25 février 2012

Melbourne, ici Melbourne, deux semaines d'arrêt.

 

 La dernière fois où nous avions posté, c’était à partir de Wangaratta, là où nous avions déposé pour la seconde fois notre voiture en réparation. Le garage qui avait changé la première fois la boite de vitesse n’avait pas du faire son boulot correctement parce que les vitesses se sont mises à claquer à chaque passage de rapport quelques jours après. On a donc du retourner à Wangaratta, où le patron a dans un premier temps essayé de nous la faire à l’envers, en rajoutant un peu d’huile de transmission. Cela n’ayant rien changé au problème, on a donc exigé un remplacement  de la boite pour une autre, d’occasion également, mais qui cette fois devrait marcher.

On peut enfin tracer la route pour Melbourne, où nous avons déjà trouvé une famille de Helpx pour nous accueillir au cœur même de la ville. La réparation ayant été finie tôt dans l’aprem, on prend la décision de filer directement jusqu’à la banlieue sud de Melbourne, à St Kilda, pour garer la voiture et passer notre dernière nuit dans le ventre douillet d’Elvis. Ici, dans Melbourne, tout est payant pour le stationnement, et le seul moyen de laisser le véhicule garé en attendant de le vendre est de le stationner dans une zone résidentielle à 30min en tram du centre ville. Notre dernière nuit aurait pu être géniale : Un parking au bord de la plage, un beau coucher de soleil, bref, la vie en Oz. Sauf que ce parking est également connu des autres backpackers (voyageurs) et il y a pas mal de vans garés sur celui-ci lorsque nous arrivons. La nuit tombée, même si c’est illégal, on reste tous sur ce parking pour passer la nuit dans le véhicule. Le souci, c’est que tout le monde n’a pas le respect que nous portons envers les Australiens et envers l’Australie, et on a passé une nuit horrible. Entre les gens ivres roulant à toute berzingue sur des endroits censés n’être accessibles que par les vélos, histoire de faire marrer les filles accrochées sur leur toit, ceux qui jouent de la guitare à coté de la voiture à 3h du mat’, ou encore les deux idiots étant entrés par effraction dans le restaurant d’à coté pour piquer trois bouteilles de vin,, on a pas fermé l’œil de la nuit. En plus de ça, autant vous dire que l’image des français n’est pas vraiment valorisée.

Tant pis, le lendemain, on fait connaissance avec un couple de Lyonnais avec qui on échange les numéros, on fait visiter la voiture à une demoiselle qui a l’air intéressé pour nous la prendre, et on remontre tranquillement vers le centre ville en tramway. Le tramway est d’ailleurs le moyen de locomotion numéro un ici, puisqu’il n’y a pas de métro dans la ville. C’était d’ailleurs pour nous l’occasion de découvrir une règle du code de la route étrange qui ne s’applique que dans cette ville : A certains carrefours, si une voiture veut tourner à droite, elle doit rester sur la gauche de la route, et attendre que le feu passe au vert dans la rue où elle souhaite aller. Un peu déconcertant, mais cela permet aux trams au centre de la route de circuler plus facilement.

Enfin bon, nous voilà arrivé à Flinders Lane, la rue où habite Nik, Catherine et leur fille Eloïse .Et la première bonne surprise, c'est que c'est vraiment au centre ville de Melbourne. Ils vivent au 6e et dernier étage d'un immeuble et notre chambre se trouve carrément sur le toit, avec une terrasse offrant une vue incroyable sur la ville. C'est d'ailleurs sur ce toit qu'on a mangé le premier soir, profitant du couché de soleil et de la fraicheur d’une petite brise. Vous voyez un peu les séries américaines, où tout le monde se retrouve sur le toit pour faire la fête ? Bah c'est exactement la même chose ici !

En tout cas, Nik et Catherine sont deux personnalités radicalement différentes de ce qu'on a pu voir de l'Australie jusqu'à présent. Nik est une personne extrêmement cultivée, engagée dans l'écologie et le manger bio, c’est le leader d'un groupe qui milite pour l'amélioration des conditions des vélos dans Melbourne. Il bosse dans le développement Web à partir de chez lui, et possède sa propre boite. Catherine est quand à elle docteur spécialisé avec les nourrissons, et principalement les problèmes de déglutition de ces derniers. Ce sont deux personnes très calmes, ils parlent vraiment doucement et ça change vraiment du coté brut de décoffrage de Jim, Anu ou encore des Australiens rencontrés lors de notre panne de voiture.
Notre seul boulot dans cette famille sera de préparer le repas du soir, qu’on sert encore une fois super tôt, à 18h-18h30. Mais comme la petite n’a que 8 ans, on peut comprendre cet horaire. L’autre star de cette famille c’est Ned, le chien de Nik. C’est assez incroyable la relation que ce dernier a su créer entre eux deux : Il peut le promener sans laisse au cœur de la ville, le laisser attendre sans l’attacher devant les magasins, et même lui demander de le suivre lorsqu’il fait du vélo. Le truc fou, c’est que le chien sait qu’il doit marcher sur le trottoir et ne met pas les pates sur la route. C’est la première fois qu’on voit un chien aussi bien élevé et aussi bien intégré dans le milieu urbain. Ils ont d’ailleurs été le sujet d’un petit reportage qui a été nominé au festival du film de St Kilda il y a peu. On vous laisse découvrir :



Voilà, on a pas encore vraiment eu le temps de visiter la ville, les photos de Melbourne arriveront donc dans un prochain post, désolé.

lundi 20 février 2012

Vends: Star déchue, peu servie, faible kilométrage

 

 Ici, à Shepperton, on a un peu repris du poil de la bête. Déjà, suite à la publication du précédent post, on s'est dit qu'il valait mieux ne pas uniquement se remettre aux mains du Harvest Labour Office (équivalent de l'ANPE pour les jobs agricoles en Australie), et on a commencé à prospecté dans les fermes aux alentours. Vendredi matin, après avoir pointé à 8h30 au bureau des jobs, on a donc pris ELVIS et on a filé dans les alentours de la ville histoire de parler directement avec les fermiers.

Vers 10h, on débarque ainsi dans une culture de poires, et on demande au patron s'il ne recherche pas de la main d’œuvre pour les jours qui viennent. Ok, nous dit le gars, vous pouvez commencer tout de suite. Wouaw ! On saute dans nos affaires de boulot, on prend même pas le temps de petit déjeuner et on commence à travailler. Le job n'est pas spécialement compliquer à comprendre: On porte un sac en toile sur le ventre, on y fourre toutes les poires qui nous passe sous le nez dans le verger et on vide ce sac une fois plein dans une grande bin de 500kg. Bien. On apprend que cette bin n'est payée que 34 dollars et des poussières l'unité, et on se rend rapidement compte qu'on ne peut pas les remplir très rapidement même si on fait au plus vite. En 6 heures de boulot, on en aura finalement remplies 3. Pas besoin d'être des fans des chiffres et des lettres pour faire le calcul: C'est de l'exploitation pure et simple, et ramené à l'heure, les 102 dollars qu'on aura touché dans la journée sont vraiment pas chers payés.
On a vraiment pas envie de se faire exploiter ainsi pendant un mois et on se demande si on devrait pas envisager autrement notre périple.

Le diner étant propice à la réflexion (avec un super écrasé de carotte-pomme de terre accompagné d'agneau braisé, MIAM), on en vient à la conclusion que :
1) Une voiture coute vraiment cher avec l'essence et l'entretien.
2) Le boulot de fruit picker, on a vraiment aucune envie de s'y tuer pour un salaire de misère.
Donc, notre idée c'est de revendre ELVIS à Melbourne, et de planifier notre voyage de façon à voyager en stop de famille d’accueil en famille d’accueil.

Oulalalala, pas de panique, on vous voit déjà en train de nous imaginer dans le désert, assoiffés et traqués par un tueur en série sanguinaire. Non, rassurez-vous, on s'est quand même bien renseigné avant de prendre cette décision et le stop est une option tout à fait viable en Australie. Au pire des cas, on prendra un bus ou le train si on voit que l'on se traine un peu trop.

Voilà, maintenant on se dirige vers Melbourne, mais avant on doit repasser à Wangaratta dans le garage qui nous a changé la boite de vitesse, pour qu'il règle un problème: Les rapports passent de plus en plus mal, le passage en mode Drive est accompagné d'un gros sursaut, et le ralenti de la voiture est super élevé. Ajoutons à ça le compteur kilométrique qui nous a lâché et qu'on a du changer pour une 40aine de dollars et vous comprendrez qu'on en a un peu marre de dépenser pour la voiture... Désolé ELVIS, on croyait que tu étais dans ta période 1950s, pas fin 70s !

Sinon, on a trouvé une alternative au camping cher bordé par la voie express pour camion: On dort tels des renégats, des Lorenzo Lamas Australiens dans la foret non loin de la ville. Et pour les douches, on a trouvé un endroit gratuit, ou bien on utilise nos jerricans de 10L.

Restez connectés pour suivre notre arrivée mercredi dans notre famille d'acceuil au coeur de Melbourne!

jeudi 16 février 2012

Welcome to chippeur-town


Repartis sur la route après la galère de boite de vitesse, on est enfin arrivé à Shepperton. On a décidé de se pointer ici parce qu’on a toujours entendu parler de cette ville comme « le verger du Victoria ». Et bien, laissez nous vous dire une bonne chose : Cette ville craint.

Déjà, pour trouver du boulot, c’est super galère. Bien plus qu’on ne veut bien le laisser croire à droite à gauche sur les sites internet parlant de l’Australie. Ici, on doit s’inscrire à l’agence du gouvernement gérant le travail dans les fermes, et une fois que le dossier est ouvert à votre nom, vous devez pointer chaque matin pour espérer recevoir un éventuel appel dans la journée. Il faut y être dès l’ouverture à 8h30, parce que tous les Backpackers (voyageurs) du coin font la même chose et il faut être les premiers sur la liste. Nous, nous sommes arrivés depuis 3 jours et on n’a toujours reçu aucune proposition.

Mais en plus de ça, le logement dans la ville n’est vraiment pas évident. Interdiction de camper en ville, ou de dormir dans les voitures. Il y a bien quelques camping dans Shepperton mais ils sont hors de prix (une trentaine de dollars par nuit… sans électricité !). Et même si on s’éloigne, seuls deux caravan park sont accessibles à moins de 20 km, sachant que l’un des deux n’accepte pas les gens dormant dans leur véhicule. Le choix est donc réduit à un seul et unique camping, qui est vraiment naze de chez naze. Il est coincé entre une route pour poids lourds et une voie de chemin de fer, les commodités sont à peine salubres, et le prix reste élevé…

Sachant qu’il fait 43°C la journée, on ne peut dormir autrement que les fenêtres ouvertes, bercés par le délicat bruit des énormes semis remorques qui accélèrent ou décélèrent à 10m de nos oreilles. Royal…


Ajoutons à tout ça des mouches par dizaines (région fruitière oblige), et un centre ville maurose, et vous aurez un tableau assez complet de ce qu'on vit.

Bref, pour résumer, ici à Shepperton, on s’amuse pas vraiment, comme tous les voyageurs d’ailleurs, on se contente d’attendre de trouver un boulot et de se tirer le plus vite possible…

mardi 14 février 2012

Le coup de la panne

 

Prescriptum: Les photos précédentes ont été ajouté ! Youhou! On espère qu'on aura le temps de mettre les photos dans ce post au passage.

Nous disions donc, nous nous sommes réveillés dans le camping aux abords d’Eden en catastrophe, à quelque 6h30 du matin. Il pleuvait averse et l’endroit commençait à ressembler de plus en plus à un marécage de Louisiane. Sans compter le toit de la voiture qui s’est mis à gouter sur le siège passager par on ne sait quelle fuite…

Bref, après un réveil en fanfare aux aurores, on plie rapidement bagages pour aller voir les horaires d’ouverture du musée local. Fred avait vraiment envie d’aller y jeter un œil, parce que le sujet est plutôt cocasse : Il rend hommage à Old Tom, l’orque Tueur. Aguichant non ? Cet orque, selon la légende, aurait été dans les années 20 à la tête d’un gang d’orques sanguinaires (ok dit comme ça, ça a l’air complètement débile). Il avait compris qu’en rabattant avec ses comparses les baleines isolées vers le port de pêche, et en facilitant leur prise par les pécheurs, il se verrait récompensé par la tête et la langue des animaux vaincus. Et normalement dans le musée, on peut voir la carcasse de ce fameux Tom. Manque de bol, on débarque à 7h devant et les portes ne s’ouvrent qu’à 9h15. Que faire ? Attendre sous une pluie battante l’ouverture ou prendre la route, et laisser derrière nous Tom ? C’est ce second choix qu’on fait, tellement dégoutés de ne rien pouvoir visiter à cause du temps merdique.

On reprend la Princes Highway en direction du Sud, et on quitte l’état du New South Wales pour entrer en Victoria. La route est chouette, vallonnée et les paysages changent sans arrêt. C’est grisant, s’il n’y avait pas cette maudite pluie qui nous cloue à l’intérieur de la voiture. On prend quand même le temps de faire un détour par le village de pécheurs de Mallacoota pour prendre un petit dej’ au bord de la mer. On finit nos pancakes en profitant d’une éclaircie, et on se fait pote avec Kevin, un oiseau dont la race nous échappe et qui n’hésite pas à se pointer  fouiller dans nos affaires et nous suivre lorsque nous faisons la vaisselle. Pas craintif pour un sou, il se laisse caresser pendant qu’il sirote l’eau ayant servie à rincer nos assiettes. A la cool le Kevin. La pluie revient et on doit décoller à nouveau. C’est rageant.
On continue notre route jusque Lakes Entrance, une station balnéaire très prisée des Australiens. Surprenant, c’est le soleil dans un grand ciel bleu qui nous y accueille dans un premier temps. On se dit qu’on ira à la plage après avoir mis à jour le blog, quand le soleil tapera moins. Manque de bol, en deux heures, le ciel se couvre et on quitte la ville sous un orage sans avoir eu le temps de vraiment profiter… Bloody rain ! Bloody summer ! Bloody country !
On a quand même profité de l’arrêt pour appeler un numéro gratuit afin de chercher du boulot, et on a regardé quelques annonces sur internet. Il faut se rendre au Nord de Melbourne, à Sheparton, pour trouver un boulot.
On bifurque alors vers le Nord, en direction du High Country, région montagneuse accueillant des stations de ski en hiver, et passage obligé pour nous rendre dans le Nord. Les paysages changent encore une fois radicalement. Les collines et les montagnes portent encore les stigmates des énormes incendies ayant ravagés la région en 2006. Les arbres sont brulés à perte de vue, et la verdure peine à reprendre sa place. C’est beau, mais la route uniquement constituée de lacets et les roches tombées sur le macadam incitent à la prudence. On arrive alors à Swift  Creek, où on a repéré un camping payant mais annoncé à moins de 20 dollars par notre guide. On s’arrête, et c’est un joli endroit au bord de la rivière Tomba qu’on découvre. Un repas à base de poulet au beurre de cacahuète, un petit film sur l’ordinateur (Et oui, on profite d’avoir du courant) et nous voilà parti dans les bras de Morphée.
Lendemain matin, on se réveille tranquillement sous un chouette soleil. Les fourmis énormes ont envahis l’emplacement et on déjeune les pieds en l’air pour éviter de se faire piquer (ou devrait on dire mordre vu comme on les sent s’accrocher à la peau). Anne-Cath a quand même été pas mal attaqué la veille et son pied est tout rouge et plein de piqures.
On plie bagages et on reprend la route en direction du Nord, en montant toujours plus dans les hauteurs. Le temps se couvre de plus en plus et la halte dans la ville d’Omeo s’avère impossible vu l’averse de grêles qu’on se prend sur le coin du nez. On se demande quand cette poisse va arrêter de nous coller. A chaque fois qu’on roule le temps est correct, mais dès qu’on met le pied en dehors de la voiture c’est l’apocalypse. Les montagnes sont sinueuses, on monte les pentes en lacets qui mènent vers les stations de sports d’hiver préférées des Australiens.  On arrive ainsi à Dinner Plain, à 1800 et quelques mètres d’altitude. Il s’agit d’une petite station construite dans les années 80 sur un modèle architectural High-Country, proche des anciens élevages de bétails et faite avec du bois, des pierres et du fer forgé de la région. C’est mignon mais il n’y a pas un chat donc on ne s’attardera pas plus longtemps.

On continue notre périple en redescendant les montagnes vers Bright, petite ville au pied du Alpine National Park. On se pose pour manger dans un parc du centre ville où la rivière a été aménagée en espace aquatique, avec toboggan, piscines pour enfant et tout le nécessaire pour se changer et se laver dans des bâtiments à proximité. C’est assez marrant de voir ça en pleine ville et on regrette que le temps pourri (encore lui) nous empêche de nous baigner nous aussi.

Prochaine halte, l’ancienne ville minière de Beechworth. Le coin est réputé pour avoir été le théâtre de la ruée vers l’or dans les années 1800 et au début du 20e siècle. Beechworth est l’une de ces villes qui a su conserver le charme architectural de cette époque. Pas de pluie, donc on visite, et on fait une halte dans une célèbre pâtisserie. Anne Cath découvre les éclairs au chocolat locaux et Fred le gâteau de carotte.
La prochaine étape aurait du être Wangaratta, à une 20aine de borne de Beechworth, mais à une dizaine de kilomètres de la destination, arrêté à un stop, Elvis décide de nous lâcher… Impossible d’avancer, les vitesses ne passent plus, si ce n’est la marche arrière. Et rejoindre Wangaratta uniquement en mode reverse est certes réalisable, mais sans doute un peu dangereux.

On demande aux gens du coin s’ils connaissent un garage ou alors s’ils peuvent nous donner un numéro pour appeler une dépanneuse. On nous indique une maison où vit un mécano. On s’y fait déposer par un Australien s’étant arrêté pour demander si tout allé bien. Arrivés dans la cours de la maison, on se dirige vers un petit hangar dans lequel on découvre deux types passablement éméchés et une femme d’une soixantaine d’années. Au début méfiants, ils vont simplement nous accompagner à la voiture, sans quitter leur bière, pour annoncer le verdict : La boite auto est flinguée à cause de notre périple dans les montagnes, et son état à l’achat du véhicule ne devait pas être très bon. On tracte le véhicule jusque chez le mécano en attendant de voir quoi faire.

On fait les présentations. Blacky et Sue vivent dans cette maison, et Neil, le moustachu et meilleur pote de Blacky, est leur voisin. Ces trois compères passent leurs soirées dans l’abri servant de garage à picoler des bières jusqu’à finir ivres morts. Enfin, uniquement les hommes, car si Fred aura eu droit à une bière pour se rafraichir, Blacky n’aura rien proposé à Anne Cath. Ils nous ont tout de même proposé de dormir dans la voiture garée dans la cours et ont fait des pieds et des mains pour trouver une pièce pour la voiture à moindre cout. Ainsi, lundi, Elvis serait à nouveau sur pied.

On n’était vraiment pas à l’aise au début parce que d’une part, l’accent des gars du coin est incompréhensible, et d’autre part parce qu’ils nous ont bien chambrés tout au long de la première soirée. Et au fur et à mesure, on s’est rendu compte que cette apparence bourrue était en réalité une carapace, et Blacky s’est tout doucement montré de plus en plus sympa, nous filant des conseils sur la voiture, des petits cadeaux et des mots sympas autres que « Fuck, Shit et Bloody ».
Sue, la femme de Blacky, a fait tout pour qu’on se sente à l’aise chez eux : Elle nous a proposé de prendre une douche, de faire des lessives, elle nous a fait visiter le coin… D’ailleurs, elle travaille dans un vignoble et nous y a emmené pour une dégustation, et nous a offert deux bouteilles de super bon vin. On a aussi pu aller sur les terres de ses grands parents, qui possédaient un énorme vignoble.

Elle nous a raconté l’histoire de Ned Kelly, véritable figure emblématique de la région. Ce voleur et bandit de grand chemin s’était fabriqué une armure de métal à l’épreuve des balles, et a été capturé à seulement quelques kilomètres de la maison de nos hôtes. C’est devenu l’attraction numéro un du coin. (Un film avec Mick Jagger raconte d’ailleurs l’histoire de ce bonhomme)

Finalement, on est resté quatre jours chez Blacky et Sue, et on garde ces moments comme une excellente expérience qui fait partie intégrante de l’aventure qu’on est en train de vivre ici en Australie.
Elvis est désormais prêt à rouler, et nous plus impatients que jamais de reprendre la route. On file directement vers Shepparton pour trouver du boulot et remplir un peu le compte en banque.

jeudi 9 février 2012

Sur la route de Madison... Euhhh Melbourne !

 

Ça y est, on a pris la route Mardi matin, Elvis chargé à bloc de toutes nos affaires. Première étape, faire 3-4 courses chez ALDI. Ici aussi, Aldi est le hard discount le plus intéressant niveau prix. On achète que peu de choses car on sait qu'on a rien pour tenir au frais à part une petite glacière.

On prend ensuite la route sur la Princes Highway, qui relie Sydney à Melbourne en longeant la cote sur 900 et quelques kilomètres. Cette route gratuite est la toute première voie dans l'histoire de l'Australie, comme sa numérotation 1 le laisse présager.

Premier arrêt à 200 km de Sydney à Kiama. Petite ville de 22 000 habitants, la curiosité du coin est un trou dans une falaise où viennent se fracasser les vagues, projetant de l'eau jusqu'à parfois 60m de hauteur. On l’appelle le Blowhole Point (non, ce n'est pas sale...) En 1889 un type nommé Charles Jackson s'est rendu célèbre en le traversant en équilibre sur un fil. La météo est un peu pourrie et on ne peut pas trop flâner. On remonte en voiture après seulement 30 minutes d’arrêt.

On s’arrête en fin de journée à Milton, pour notre première nuit de camping. L'emplacement est juste à coté du gymnase et de l'entrainement de l'équipe féminine de basket locale. On s'installe sous un arbre, on dresse la table et on se sirote une bouteille de champagne Australien qu'on avait gardé derrière les fagots, pendant que cuisent les légumes et la viande. Au petit matin, on peut le dire: Notre installation est vraiment top pour dormir. Avant le départ, c'est pancakes party, on se régale !

Décollage à 10h30 direction le parc national de Murramarang. On rejoint la plage de Pabbly Beach par une route de terre paumée au milieu de la foret. Un coin parfait pour un scénario de film d'horreur. On croise nos premiers kangourous qui surgissent devant la voiture. Des kangourous, d'ailleurs, on en voit des dizaines sur la place, qui se laissent approcher et caresser sans broncher. La plage est magnifique, dans une petite crique isolée de tout.

Retour en voiture, le temps craint toujours, on roule pas assez vite pour distancer les nuages gris qui semblent accrochés au postérieur d'Elvis...

Arrêt le soir dans la ville d'Eden qui, sous cette grisaille, n'a rien du paradis décrit dans la Bible. On nous indique un camping sauvage en bord de mer, où on se dépêche d'aller, pour monter le auvent, et allumer le feu. On discute pas mal avec les voisins, qui ne peuvent rentrer chez eux dans le Nord, à cause des inondations dans le Queensland. On apprend plein de trucs sur le camping, comme le moyen d'allumer un feu avec des pelures d'orange, ou bien reconnaitre les fourmis géantes qui piquent l'Homme.

On se fait une bouffe du tonnerre avant de s'endormir rassasiés.
On se réveille ultra speed à 7h du mat' sous une pluie battante, on zappe la visite du musée local à cause de la météo et on monte direct dans la voiture.

PS: pas de photos pour le moment car connexion Macdo, désolé...

mardi 7 février 2012

En voiture simone !

 

Comme dans tout bon épisode de l'agence tout risque, l'aventure ne peut pas démarrer avant que Baraccuda n'ait bricolé un bon coup le camion et l'ait transformé en véritable engin de guerre. Alors, on est peut-être pas aussi musclés que Baracuda, mais on a bricolé ELVIS V6 comme des malades pour en faire un compagnon de voyage des plus agréable.

Déjà, on a commencé par construire un sommier en deux parties, que l'on a surélevé de 20 cm environ. L'idée est d'en faire un truc modulable pour pouvoir tout de même relever les sièges arrières lorsque les potes débarqueront cet été nous rendre visite. Le fait de rehausser le matelas nous laisse une grande place en dessous et on a grâce à des boites de rangements à roulette aménagé des compartiments pour le matériel de camping, les ustensiles de cuisine et les produits d'hygiène (et les rouleaux de PQ, of course). Deux bidons de 10L d'eau sont accessible à l'arrière du coffre (un pour l'eau potable et l'autre pour l'utilisation courante), un cubitainer de vin en cas de grosse soif, et quelques autres trucs. Les portes arrières donnent directement sur notre dressing, avec les affaires d'Ankat à droite et celle de Fred à gauche. Un petit jerrycan de 10L d'essence derrière le siège passager permet d'éviter les mauvaises surprises.

Le matelas a été récupéré sur un site d'annonce, et le vendeur nous l'a laissé gratuitement alors qu'il en demandait à la base 20 dollars. Il était un peu trop grand pour la voiture (c'est un queen size, donc on a tranché un peu dans la largeur pour lui donner les dimensions idéales.)

Dernier achat indispensable, le CAMPS WIDE 6. Il s'agit de la bible des camping gratuits ou low coast en Australie. Avec lui, on va pouvoir facilement trouver nos points de chute pour dormir le soir/

Maintenant, on va prendre la route pour le Sud, direction Melbourne en longeant la côte. On ne sait pas encore combien de temps le périple va nous prendre, tout dépend des paysages et des arrêts qu'on va faire. On sait juste qu'il faudra bifurquer à un moment pour monter au dessus de Melbourne, à Shepperton pour trouver un boulot de ramassage de fruits. (Fruit Picking)

C'est pourquoi on risque de ne pas poster avant quelques jours, ne vous inquiétez pas !

samedi 4 février 2012

Mesdames et Messieurs, nous vous présentons ELVIS V6 !


Depuis une semaine, on poste pas grand chose. Parce que depuis une semaine, on fait moins de balades et de visites. On écume les petites annonces afin de dénicher la perle rare, le fidèle destrier, le compagnon ultime pour la suite de notre aventure: On recherche un break, qui offrira la possibilité de dormir dans son ventre douillet, nous permettant d'économiser sur le logement lors du périple. Pour trouver, plusieurs solutions: faire les backpackers comme nous vous avions expliqué dans un précédent post, ou bien regarder sur le site référence des annonces australiennes, http://www.gumtree.com.au/. Nous, on recherche deux modèles en particuliers: une ford falcon ou une holden commodore ( le nom local de l'opel astra break)

Pourquoi ces deux modèles? Et bien déjà, ce sont des modèles qui se sont vendus par millions dans les années 90 ici, et les pièces ainsi que l'entretien sont donc super abordables. Et puis, ces deux modèles ont des sièges qui arrières qui se rabattent complètement, ce qui offre une couchette 100% plate. Et quand on projette de dormir dans la voiture la plupart du temps, c'est un réel avantage.

Alors, en une semaine, on en a eu des coups de cœurs et des coups de mou. Entre les véhicules tout équipés, mais vendu à des prix déraisonnables, les cercueils sur roues au pot percé et à l'intérieur cataclysmique, en passant par les voitures sans entretien depuis plus de six mois, il y a de quoi se perdre. On a vu beaucoup beaucoup de véhicules, on a beaucoup pris le train pour aller voir les vendeurs, et finalement ON A TROUVE LA PERLE RARE.


Il s'agit d'une Holden Commodore de 1997, V6, en bon état général, avec 210 000 bornes au compteur, qu'on va pouvoir aménager tranquillement pour en faire notre seconde maison. Son petit nom: ELVIS V6 !On a pu la négocier pour 2300 $AUS soit à peu près 2100€, qu'on espère bien récupérer à la revente avant le départ. A ce propos, un gros gros gros merci au papa de Fred, sans qui nous n'aurions jamais réussi à réunir la somme en liquide aussi rapidement. Bah oui, ici, on est limité en retrait et le compte en banque Australien a eu des débuts difficiles. Bref, MERCI PAPA FRED !

Prochaine étape, c'est de bricoler l'arrière de la voiture et de prendre le large ! Restez connectés !

PS: Je profite de ce post pour dresser un triste constat: Les Australiens aiment les iles flottantes (Fred en a faites il y a quelques jours), mais les irlandaises, les canandiennes et les allemandes détestent ça. Pffff, incultes, elles ne comprennent rien à notre art culinaire :D

jeudi 2 février 2012

Lady luck festival à katoomba


Quand on est partis pour l'australie, on a laissé derrière nous tous nos potes du Rock'n Roll, et tout un tas de soirées chouettos. On était un peu tristes. Alors, on s'est fait la promesse de participer au maximum à des événements de ce genre chez les kangourous, histoire de comparer avec ceux auxquels on a l'habitude d'aller, chez nous, au pays du camembert levant.

Plusieurs fois sur Sydney, on a manqué un chanteur qu'on crevait d'envie de voir sur scène, monsieur Pat Capocci. Souvent parce que les concerts commencent tôt, et tombent un peu en plein dans le diner des australiens.
Bref, on a remarqué qu'il participait à un festival de Rock'n Roll et de voiture kustom ce samedi 28 janvier, à seulement 166 bornes de Sydney. Facile.

Nous voilà donc partis, en train, pour katoomba, une ville nichée dans les Blue Mountains, un coin super touristique des environs de Sydney, qu'on avait pas prévu de visiter avant d'avoir trouver un véhicule. Mais bon, on y reviendra, de toute façon on a fait l'aller retour sur la journée et il aurait fallu bien plus de temps pour voir cette chaîne de montagnes.
Parlons du lieu où se tenait le festival, parce que mine de rien, on a pas tous les jours l'occasion de faire la fête dans un hôtel de 1882. Le Carrington Hôtel, c'est son nom, est en effet le plus vieil hôtel de cette ville de 9100 habitants, et l'un des plus célèbre lieu de villégiature de l'aristocratie Australienne. au début du 20e siècle et ce jusqu'au début des années 60. Petit à petit, l'établissement connu un lent déclin jusqu'en 1985 où il ferma ses portes, faute de rentabilité. Resté à l'abandon pendant plusieurs années, il a été racheté et rénové pendant plus de huit ans, avant sa réouverture en 1998.

Voilà pour la petite histoire. Le rencart était donc fixé pendant l'après midi avec rassemblement de voitures anciennes et kustom, concerts sous chapiteau, marché rétro au rez de chaussée de l'hôtel et autres festivités.
On passera sur les frites au chili qui se révèleront n'être que de malheureuses Mc cains surgelées saupoudrées d'une scandaleuse quantité de sel et d'épices pourris, et on enchaînera plutôt avec l'ambiance générale. Déjà, les groupes, menés par Mister Pat ont tous grave assuré. Le son était bon et les morceaux vraiment cool, même si on connaissait pas mal de ceux de la setlist. Nan, tout ça c'était vraiment chouette. Ce qui nous a plutôt choqué, c'est le fait qu'ici, les danseurs sont au coeur des événements. La piste de danse est collée aux musiciens et aucun spectateur ne s'aventure dans cette zone proche du no mans land. Même Fred était le seul à s'approcher prendre des photos. Et puis, les danseurs ont tous ce style si particulier des cours de danse qu'on avait déjà remarqué précédemment, bien sage et sans réel grain de folie. Même le punk aux cheveux verts et rose dansait sans enfreindre les règles sacrées de la danse de salon.

La bonne surprise de la journée, ça a été de pouvoir tailler le bout de gras avec Pat Capocci, le chanteur, et de se voir proposer d'être raccompagnés en voiture jusque chez nous par ce dernier. Oui, il faut savoir que l'aller a été assez long: Le train, qui devait déjà mettre 1h30 pour relier Sydney à Katoomba, était en travaux sur une partie de la ligne. Des bus de remplacements étaient mis en place mais les travaux sur la route ont rallongé d'avantage le trajet, et on s'est retrouvé à mourir de froid sous l'air conditionné pendant presque 3h.
Et donc, c'est Pat qui nous a ramené, en se gourant 3-4 fois de chemin malgré son GPS, et c'était vraiment cool. Charlotte et Mitch, vous aviez raison, Pat est un mec super accessible et on doit le revoir à une soirée entre potes Samedi soir. Et il se souvient très bien de vous à la Rockabilly Rave.

Pour résumer, une  belle journée, même si l'ambiance est vraiment bizarre dans les évènements rock'n roll Australiens...