lundi 28 mai 2012

Fraser Island, sur la trace des dingos, et la queue du serpent


Faux départ de Brisbane ce dimanche. On devait prendre le bus à 14h dans la centre ville, mais notre linge était loiiiin d'être sec, et avec les conditions météo aléatoires des jours à venir on a préféré la jouer sécurité. Donc, on profite de cette journée supplémentaire pour visiter un coin de la ville qu'on a pas encore vu. Kangarou Point, du haut de ses falaises de pierre rose est un lieu d'escalade où nombre de Brisbanois viennent profiter des barbeuc gratos et d'une vue super chouette. On continue la balade par le Story Bridge, relie Kangarou Point avec le quartier des clubs et boite de nuit de Fortitude Valley.

De retour à notre coloc, Anne Cath est réquisitionnée pour couper les tifs de tous les locataires, trop heureux de se faire coiffer gratuitement. Et par une coiffeuse française de surcroît! Ils adorent!
Nous, on se fait ce soir notre premier steak de viande de kangourous. On s'est payé une bonne pièce de cette viande rouge chacun et on découvre une saveur pas si éloignée de nos gibiers en France.
Le lendemain, cette fois ci, on est au taquet pour être à la gare routière à 14h, direction Rainbow Beach. On y arrive après un trajet de 5h dans le noir total.

Rainbow Beach, ce n'est pas un haut lieu de la culture gay, mais un petit village de 1100 habitants au bord de la mer, qui doit son nom aux sables multicolores qui compose son rivage. Le débarquement ici est brutal: il n'y a rien à part deux backpackers (auberges de jeunesse) desquelles se dégagent un brouhaha qu'on préfère éviter, et quelques magasins fermés. D'autant plus que la ville ne possède pas d'éclairage public et que le camping que l'on a repéré est à une dizaine de kilomètres au nord de la ville. On change donc nos plans pour parer au plus pressé, à savoir trouver un abri pour la pluie qui commence à tomber sur la ville. On se rapproche donc de la plage et on y plante façon koh -lanta la tente, sans prendre le temps de manger ou même de gonfler le matelas. On pourra donc retenir cette nuit comme la pire que nous ayons passé en Australie: vers 3h du mat', le dos en compote, on est réveillés par une pluie battante qui transperce la toile et imbibe nos affaires. On se replie en catastrophe sur une aire de pique nique abritée afin de finir la nuit sur les bancs, à la merci des nombreux moustiques.

Le réveil à 6h se fait difficilement, on sèche tant bien que mal les duvets et les sacs, et on attaque notre petit dej à base de gaufrettes à 65cts. Miam. Le plan, c'est d'aller à l'office du tourisme dans la matinée pour se renseigner sur les tours organisés à la journée pour visiter l'île voisine, Fraser Island. Alors qu'on a à peine entamé les gaufrettes, voilà que se pointe un type en 4x4 qui vient nous proposer de boire un café et de prendre le petit dej avec nous. Il s'appelle Florian, il est allemand et voyage seul en Australie. Mieux, il prévoit de visiter l'île sur 4jours et nous invite à nous joindre à lui, en contrepartie d'une participation aux frais d'essence. Une offre super alléchante qu'on ne peut refuser, puisque cela devrait nous revenir 4fois moins cher pour 4 jours qu'un tour organisé dune seule journée!!! On fait donc les bagages, 3-4 courses dans la superette hors de prix du coin et direction la plage pour prendre le ferry!

Fraser Island, K'Gari en aborigène qui signifie "paradis" est la plus grande île de sable au monde. La légende dit que vient s'y échouer tout le sable emporté par le vent en Australie. Et cette île, extrêmement sauvage, n'est accessible uniquement qu'aux véhicules à 4 roues motrices, et on comprendra pourquoi par la suite. Florian dégonfle légèrement ses pneus pour avoir plus d'adhérence dans le sable et Zou!
On débarque ainsi à 10h du mat sur la plage du sud de l'île pour vivre les premiers kilomètres dans le sable: la particularité ici est que les véhicules ont le droit de rouler sur la plage, et ya pas à dire, c'est sacrément grisant de débouler à 90km/h dans les vaguelettes, projetant des gerbes d'eau à plusieurs mètres de hauteur. Mais Fraser, c'est d'abord et avant tout des pistes dans l'intérieur des terres qui mènent à de superbes lacs, tous de couleurs différentes. La progression se fait lentement, on met 2h à parcourir les 20 premiers kilomètres pour rejoindre le lac Boomanjin aux eaux de couleur marron/rouille, malheureusement en crue, et n'offrant pas un panorama incroyable. Le second sur notre route, le lac Benaroon, n'est pas non plus à tomber mais ses couleurs tirant vers l'émeraude sont déjà plus chouettes. C’est pour nous la première occasion de voir les mesures mises en place par les autorités Australiennes pour protéger les visiteurs des dingos sauvages. Car depuis la transformation de l’île en parc National en 1975, les touristes n’ont eu cesse de chercher à se rapprocher des animaux, en les nourrissant plus que de raison, ce qui a eu pour effet sur le long terme de changer radicalement le comportement de ces derniers. Ainsi, en 2001, un enfant a été dévoré par un dingo, qui avait pris l’habitude de s’approcher de plus en plus de l’homme. Depuis, plutôt que d’interdire les visiteurs, le gouvernement a préféré encadré de façon stricte les contacts entre hommes et dingos. Ainsi, il est interdit de nourrir les dingos, de camper n’importe où, les déchets et les espaces de pique-nique sont grillagés et les villages de l’île ont tous des protections anti-dingos. Nous, on a pas encore vu la couleur de la fourrure d’une de ces bestioles.

On arrive en début d’après midi sur les rives du plus beau des lacs de l’île, mais également le plus touristique : Le lac Mac Kenzie. Ses eaux cristallines de couleur turquoise n’incitent qu’à une chose : Se jeter dedans la tête la première. Manque de bol pour nous, le soleil est timide aujourd’hui comme depuis notre départ de Brisbane. On laisse donc Florian se jeter tout seul dans le lac un peu frisquet pour nous. On se dit finalement que visiter ce coin en Hiver n’est pas non plus une mauvaise idée, puisque qu’on évite les affluences record que connait celui-ci lors de la période estivale, et seul quelques promeneurs viennent se poser sur les rives du lac. Dernière halte de la journée, un point de vue en hauteur qui donne sur l’une des gigantesques dune de l’île, ainsi que sur le lac Wabby, un petit point d’eau que le sable efface un peu plus chaque année. On se rend ensuite sur la plage pour notre première nuit de camping au bord de la plage, d’un bon repas et d’une bouteille partagée avec notre conducteur.

Au petit matin, on constate qu’on a eu la visite des fameux dingos, et plusieurs traces tournant autour de la tente et de la voiture. Rassurant… Retour ensuite sur la plage pour nous rendre à Eli Creek, un superbe ruisseau d’eau claire qui se jette dans l’océan. La végétation est luxuriante, on est quasiment dans un décor tropical à la Koh Lanta. La prochaine étape, c’est l’épave du Maheno, un navire échoué en 1932 suite à un cyclone sur les côtes de l’ile. On continue à conduire vers le nord, toujours par la plage, et on arrive ensuite aux Pinnacles, de superbes falaises de sables colorés, ainsi que Red Canyon, du même acabit. C’est dingue de se dire que tout ici est uniquement constitué de sable !

Tout au Nord, c’est Indian Heads, un énorme rocher (oui, y’en a quand même quelques uns), qui offre une vue panoramique sur les plages. Il parait qu’on peut voir d’ici des dauphins et baleines pendant la période de migration, mais celle-ci n’est pas avant le mois de Juin… Une piste part de ce lieu pour se rendre aux Champagne Pools, le seul endroit de l’île où on peut se baigner dans l’eau salée en toute sécurité. Car les courants ainsi que les requins foisonnant dans les eaux interdisent la baignade sur les plages. On est pas trop chaud dans un premier temps pour se jeter dans l’eau, mais on reviendra un peu plus tard dans la journée pour profiter de la chaleur et piquer une tête.

Seconde nuit de camping, et cette fois-ci, les Dingos viennent jusqu’au campement pendant notre repas, on est moyennement à l’aise quand une meute de 4 nous regarde ainsi dans le blanc des yeux… Merde, on préfèrerai dormir dans la voiture ce soir…

Jeudi, on reprend la voiture pour l’intérieur des terres et faire le tour des autres lacs de Fraser Island. Pas grand-chose à dire d’exceptionnel à propos de ceux-ci, ils sont tous en cru et on ne peut pas vraiment s’en approcher pour prendre des photos… Le seul vraiment sympa est le lac Allom, de couleur rouille foncée, et carrément infesté de petites tortues d’eau douce. On finira la journée par le Lac Wabby, précédemment aperçu du haut d’un point de vue, et auquel on accède par l’énorme dune de sable à la suite d’une longue marche de 5km. La météo reste grisâtre, et même si les températures ne sont pas froides, on renonce encore une fois à se baigner. Lors du retour vers la plage, on progresse sur les pistes de sables parsemés de racines. Sauf qu’à un moment, Florian pousse un cri : Ce qu’il prenait pour une grosse racine d’un bon mètre de long est en réalité un serpent sur lequel il a littéralement roulé. Il est super dégouté, et nous explique que c’est le premier qu’il voit dans la nature… Nous on est mort de rire alors qu’il n’arrête pas de se maudir pour se qu’il vient de faire.

Un dernier repas tous les trois, encore une rencontre avec un dingo pas farouche du tout et hop, au lit ! Le bon coté des choses de partager la route avec Florian, c’est qu’il est équipé d’une épaisse bâche qu’on peut utiliser pour protéger notre tente de la pluie.

Et voilà, la visite de Fraser Island se termine ce vendredi matin, et on reprend le Ferry dans l’autre sens pour rejoindre le continent. On gardera un super souvenir de cette île incroyablement sauvage, de ses dingos de plus en plus menaçant et des écosystèmes radicalement différent d’un coté à l’autre de l’île. On a eu l’impression de passer 3 jours dans un pays tropical, en pleine jungle amazonienne par moments.

On prend maintenant la route pour Maryborought, afin de visiter cette ville sur la journée, avant d’aller rejoindre notre prochaine hôte à Bundaberg, toujours plus au Nord, pour le Week-End.

4 commentaires:

  1. Vous avez pas croisé Brendan Fraser ?

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  2. Je craque avec une mention speciale pour cette série de photos. Fantastique!
    Enjoy!

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  3. Be Dingo-safe ! Ca pourrait faire un beau t-shirt.

    Classe les photos, c'est vrai. Bon, on s'attendait à une description un peu plus étoffée de la viande de kangourou quand même :D Ça coute combien au fait ? C'est cher la vie là-bas ?

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  4. Ouais, c'est pas mal. Mais pas non plus incroyable. On est pas allé dans une boucherie de ouf non plus, peut être que c'est pour ca.
    Sinon, la vie est plus ou moins aussi chère qu'en France. Sauf l'alcool et les clopes: 45€ pour un pack de 24 bières bas de gamme, 15€ le paquet de clopes.

    Par contre la vie est clairement plus agréable ici: Les salaires sont plus élevés, les horaires de taff sont à la cool et y'a pleins de trucs fait pour te faciliter la vie.

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